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KOMA 3

Une création originale de Mickaël Sabbah

Saison 2011

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Koma (1.2.3) est un triptyque traitant de trois des quatre phases du coma, et la circulation de la langue dans la "boîte noire", c’est-à-dire la circulation des mots à l'intérieur du coma stade 1 ou stade de l'obnubilation, du coma stade 2 ou stade de la disparition de la capacité d'éveil et du coma stade 3 ou coma profond (coma carus). La création a donc été divisée en trois parties qui dessinent une recherche sur la langue originelle composée de jeux de mots, de cris primaux de bébé, de cris primitifs et de cris de rage. 

C'est également un travail sur la mémoire : tantôt brute, directe, spontanée, collective ou ancestrale. La question du rapport à  l'oubli, la conscience et l'inconscient, au sommeil, au rêve, la circulation de l'information dans le système nerveux central après un accident sont également au cœur de cette oeuvre. 

Ce spectacle est donc avant tout un travail de recherche sur la langue à travers un questionnement sur la transdisciplinarité dans le théâtre et la place de la parole dans notre société moderne. 

SYNOPSIS

Une catastrophe se produit sous nos yeux effarés. Le World Trade Center s’effondre. Le monde tremble. Un homme tombe d’une tour. Au milieu de la fumée, des flammes, des braises, très profondément, il dort. Le voilà transporté dans un hôpital vide. En salle de réanimation, sa vie n’est maintenue que par un fil. Ce fil léger et invisible c’est l’électricité de la langue qui parcourt son corps et alimente son rythme cardiaque. Stade I, Stade II, Stade III. Le coeur bat et se débat à travers les différentes phases du coma.

 

Que se passe-t-il dans cette tête cassée ? Comment les mots s’articulent-ils entre les neurones, les synapses et le système nerveux ? Comment la langue circule-t-elle dans cette boîte crânienne post-apocalyptique où se mélangent furieusement mémoire collective, profondeurs de l’inconscient, rêves, cauchemars, réalités et visions mystiques ?

MISE EN SCÈNE

La troisième partie est dite "minimale". La danse se situe uniquement dans la vidéo qui ne laisse apparaître que très peu d'images. La musique acoustique n'intervient plus du tout. Quelques micro-fragments de mélodies sont repris et re-traités par la musique électronique qui s'atténue et disparaît complètement à la fin. A la fin de la pièce, on n'entend plus que du texte, dans le noir total avec juste une parole intime donnée et un corps en phosphorescence, suspendu dans le vide.

CORPS

Dans Koma 3, le jeu est encore plus ample et plus fluide. Le corps ne présente plus aucune trace de souffrance et tend vers la lenteur pour se figer dans l'immobilité totale. La voix est de plus en plus déliée, tendre et se rapproche d'une intensité fragile et monocorde, pour enfin atteindre la texture d'une voix neutre et intemporelle.

MUSIQUE ELECTRONIQUE

On retrouve encore plus présent ce système de malaxage de voix dans Koma 3. C'est alors un travail sur la matière sonore de l'écriture (machine à écrire, ordinateur, stylo plume, bic, crayon, craie...) et la matière sonore de la voix. On tend de plus en plus vers des sons minimaux jusqu'à en arriver au silence pour ne laisser plus que le texte accomplir sa trajectoire.

Quant à la musique acoustique, elle disparaît complètement dans Koma 3 pour ne laisser que quelques traces de leur présence par des fragments de notes retravaillées dans la machine.

IMAGES

Dans Koma 3, la vidéo n’est traitée qu'à base d'images abstraites mêlées à des images de texte manuscrit. L'acteur est plongé dans un hyper espace qui se définit au fur et à mesure et très lentement par des lignes d'écriture. S'écrivent alors, petit à petit, autour de lui et au rythme de la diction de sa voix, ses propres mots qui iront se perdre dans l'immensité de l'univers, et s'effaceront pour laisser place à un fil de lumière, à un cercle de lumière, à une plénitude de lumière, et au noir total.