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KANTÏK OPERA II

Une création originale de Mickaël Sabbah Saison 2002/2003

" Que l'Homme surmonte la colère par l'Amour"

                  Bouddha

GENÈSE


Le Kantïk Opéra II se distingue du Kantïk Opéra I par son travail d'écriture en solitaire. Le texte originel,

"Le Cantique des cantiques", est revisité et enrichi avec les éléments collectés lors du Kantïk Opéra I : une alchimie entre travail à la table, expérience du plateau, textes d'auteurs, réflexions des acteurs et actrices, et les échos du public. Tous ces éléments fusionnent pour donner naissance à une écriture unique, brute, enfantine. Un jaillissement de mots surréaliste. MKS texte I est une mélodie magique qui résonne en nous, un cri d'enfant sauvage, une poésie étrange et mystérieuse, un appel de la route, un périple initiatique, une odyssée intemporelle à travers la rue, la soif, l'ivresse, le désert, les étoiles, le cosmos et l'univers.

SYNOPSIS

L'intrigue se concentre sur trois protagonistes : le Roi Salomon, le Berger et la Sulamite. Le chœur les accompagne et les interprète tour à tour dans les rôles des Femmes du harem, des Hommes de la cité, des Frères de la Sulamite et du Sage. Cette création met en évidence l'opposition entre le Roi Salomon, symbole de pouvoir, et le Berger, emblème de liberté. Au cœur de ces deux hommes, la Sulamite incarne la condition féminine.

Jeune et belle paysanne, la Sulamite est éprise du Berger. Jaloux de cet amour, ses frères la vendent au Roi Salomon qui l'entraîne dans son sérail et la soumet à la prostitution. Malgré cette souillure, elle persiste à croire en son amour et entraîne les femmes du harem dans une rébellion. Le Berger enlève la Sulamite et la ramène dans son village natal.

Le Roi, fou de rage, les pourchasse avec son armée pour tuer le Berger audacieux et épouser la belle Sulamite. Piégée, la Sulamite supplie son amant de fuir loin de la Cité et « des hommes esclaves de leur propre bêtise ».

Cette pièce sonde l'opposition entre le Roi Salomon, incarnation du pouvoir, et le Berger, symbole de liberté. La Sulamite, pivot de cet affrontement, dépeint la condition féminine. Par amour pour le Berger, elle choisit de résister aux propositions du Roi, qui lui promet une vie sédentaire et luxueuse en échange de la liberté de son corps.

La Sulamite incarne la première émergence de la vertu de l'amour, où l'instinct profond rejoint la plus haute sphère morale, dans la conscience libre et fière d'une jeune Israélite.

La Sulamite est une simple fille de l'antiquité naïve, mais elle sait que « l'amour est plus fort que la mort ».

Quant au Berger, sa noblesse réside dans le devoir et la raison, lorsqu'il se sacrifie pour une fin voulue et désintéressée.

Le Cantique des Cantiques demeure le plus ancien récit du triomphe des amants fidèles.

MISE   EN   SCÈNE

espace

La scénographie évolue vers la simplicité brute, invitant le public à une immersion totale dans les mythes, la féerie de l'existence et sa monstruosité. Le but est de renouer avec les origines de la représentation théâtrale : jouer avec le réel pour mieux le vivre, pour éviter qu'il ne nous détruise.

CORPS

Les acteurs sont au sol, face au public.

La Sulamite est au centre, le Berger à cour, Salomon à jardin, et le chœur en fond de scène en rangée.

Le piano est à l'extrême cour et la harpe à l'extrême jardin. Tous les acteurs demeurent sur le plateau du début à la fin de la représentation.

Les personnages ne se regardent pas, ne se parlent pas. Seul le chœur, représentant à la fois les hommes de la Cité, les femmes du harem, les frères de la Sulamite et le Sage, s'adresse à tous. Sa puissance vocale et sa chorégraphie marquée mettent en avant la pression de la Cité.

Le texte est déclamé debout, comme une prière, une incantation, un appel à la vie. Par moments, il est chanté, prenant alors la forme d'une transe extatique. Ensuite, les acteurs retombent à genoux, à terre, dans l'obscurité, et récitent la prose.

MUSIQUE

Le pianiste accompagne la mise en scène et porte le texte. Son jeu est en semi-improvisation, tandis que la harpe ponctue, repose et apaise le jeu par de petits préludes annonçant les changements de lieu et de temps. La musique s'élève, intense et émouvante, s'entrelaçant avec les voix pour créer une expérience sensorielle et spirituelle envoûtante. Les silences sont tout aussi puissants, laissant le public ressentir chaque mot et chaque émotion. La contrebasse remplace le piano, apportant un côté vibrant, pulsionnel, et fusionnel au chœur, évoquant la force intérieure des personnages. Le saxophone, tel un souffle envoûtant, caresse les amoureux, enveloppant leur passion d'une volupté mélancolique.

Ainsi, la création du Kantïk Opéra II devient une expérience artistique mouvementée, audacieuse et engagée. Mickaël Sabbah et son équipe nous transportent dans une fresque théâtrale époustouflante qui marie le chant, le jeu, la danse et la musique pour nous conter une histoire poignante et pleine d'émotions. C'est une invitation à se laisser emporter par la magie primitive du spectacle et à réfléchir sur les thèmes profonds qui la sous-tendent. C'est une expérience inoubliable qui transporte au cœur de la puissance créatrice du théâtre. La Genèse s'offre à nous, révélant la quintessence des passions humaines dans toute leur splendeur et leur tragédie.

DISTRIBUTION

Écriture et mise en scène : Mickaël Sabbah

 

Interprétation : Sophie Néhama (la Sulamite), Mathilde Buisson, Ava Hervié, Cécile Garnier (les Femmes du harem, les Hommes de la cité, les Frères de la Sulamite et le Sage), Thibault Pinson (le Berger), Mickaël Sabbah (le Roi Salomon)

 

Musique : Ophélia Imbert (harpe), Cédric Broutin
(piano électrique)

 

Costumes : Audrey Butowski

 

Assistanat costume : Ursula Butowski

 

Lumière : Nicolas Junker

 

Graphisme : Bastian Souyri

Kantïk Opéra II a été joué en 2002 :

ancien tribunal de Vigan
Théâtre de l’Albarède (Ganges)
à la Sorbonne-Nouvelle – Paris III (Paris V)
au Théâtre des Grésilles (Dijon)
Bistrot de la Scène à (Dijon) dans le cadre du Festival « Un temps pour les Anges »
Chat Noir Café (Paris XI)

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