
KANTIK OPËRA I
Une création originale de Mickaël Sabbah
Saison 2000/2001
"L'amour est ma religion et ma foi"
Ibn Arabi

GENÈSE
Kantik Opëra I, le premier spectacle de Mickaël Sabbah, est une fresque qui parle de l’amour dans tout ce qu’il peut avoir de positif et de négatif, de confortable et de conflictuel, de rassurant et d’effrayant. Pour cela, le texte s’appuie sur différentes sources, contemporaines et immémoriales, pour porter un regard multiple sur la question.
Cette création puise son inspiration dans La Marche, pièce inédite de Bernard-Marie Koltès et dans plusieurs textes bibliques tels que le Cantique des cantiques, Job, L’Ecclésiaste ou L’Apocalypse selon Saint Jean ainsi que dans les Haïkus érotiques. Le travail autour de ces sources s’est organisé en ateliers de lecture et d’écriture à la table avec des comédien(ne)s dans une volonté d’épure de ces textes riches et denses. Il s’agissait d’en extraire l’essence, d’en dégager les mots qui raisonnaient avec le thème de la pièce pour n’en garder que le plus beau, le plus fort, le plus pénétrant.
Dans un second temps il s’agissait de croiser ces sources anciennes, témoins d’une vision immémoriale de l’amour, à des témoignages contemporains d’auteurs vivants qui vivent l’amour aujourd’hui. Un appel à texte sur l'amour et le désamour a donc été lancé et a permis de rassembler des saynètes, poèmes, textes missiles et aphorismes de neuf auteurs (Moni Grégo, Anne-Gaëlle Jourdain, Madeleine Laïk, Yann Allégret, André Nataf, Gérard Lepinois, Daniel Lemahieu, Yves Reynaud, Michel Gendarme) qui ont été confrontés à la matière textuelle issue des ateliers.



SYNOPSIS
De cette recherche préalable découle un spectacle dans lequel quatre personnages se partagent la scène. Elle et Lui forment le « couple témoin », symbole du désir d’amour des Hommes qui s’exprime à travers des scènes de vie quotidienne entrecoupées par de longs monologues poétiques.
Autour d’eux, deux personnages apportent de la profondeur à ce numéro de banalité terrestre. L’un, Djaba, est un prophète à la langue déstructurée, faite de fragments de toutes les langues et de tous les argots du monde. Il est la « boite noire » de cette histoire, celui qui dénude les fils et expose aux spectateurs les difficultés de l’amour. L’autre, l’Ange, est un narrateur omniscient qui n'apparaît jamais sur scène et lit les textes des auteurs contemporains entre les scènes vécues pour le couple. À travers leurs témoignages il guide le couple dans sa quête d’amour. Narrateur omniscient, détenteur de la connaissance du passé et du présent, il veille sur ces deux humains perdus dans l’étendue de leur sentiment.



MISE EN SCÈNE
ESPACE
Le décor est minimaliste mais coloré : une télé au milieu qui donne une lumière bleue, un néon blanc, des cubes en bois disposés symétriquement, des tissus en velours noir et en coton bleu, des tapis d'orient et de petites bougies argentées entourant le plateau..



CORPS
Les acteurs ne quittent pas l'espace scénique de l'entrée à la sortie des spectateurs. Leurs paroles et expressions sont incantatoires. Leurs corps accomplissent des rites singuliers et mystérieux qui s'apparentent à une danse primitive. Entre les tableaux scéniques, ils se recueillent au sol et méditent en silence dans le noir.
Elle et Lui sont chacun face public à une extrémité de la scène. Ils n'échangent des paroles que lors des scènes de ménage de la vie quotidienne. Il se font alors face et se tiennent de profil par rapport au public. En se déplaçant, ils dessinent des chorégraphies propres à chacun de leurs passages dans un cercle imaginaire placé au milieu de la scène.





