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TRANS_HUMAN_ART

Un projet en cours de création de Mickaël Sabbah

                                           

                                            Produit par la Cie Anànkë

 

En résidence de création au Théâtre du Temps

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GENÈSE

Une collaboration, Privé, avec le musicien Planetaldol, amène Mickaël Sabbah à s’inspirer de La Divine Comédie de Dante Alighieri pour proposer Trans_Human_Art. Il s’agit d’un triptyque composé de 22 épisodes dramatiques organisés en trois saisons nommées comme des fréquences radios existant sur les instruments de musique électronique employés.

 

La première, GN. (6.66) fait référence à l’Enfer aussi appelé Géhenne dans les cultures grecques et juives et dont l’héritage peut aussi être retrouvé dans le monde musulman, pour désigner une purification par une souffrance intolérable, au chiffre du diable. La deuxième, XP (6.77) rappelle les mots “expérimentations” liées au monde médical, et “expiation” en lien avec le Purgatoire. Enfin, EDN (7.77) correspond au Paradis ou à l’Eden biblique et use de la symbolique sacrée du chiffre 7 et de la trinité.

 

A l’instar de ces fréquences, le chiffre 22 doit être vu comme une métaphore filée au long de la pièce : signifiant la naissance de l’Univers ou l’Odyssée, il est présent aux moments clés de l’œuvre et dans sa structure même.

 

Trans_Human_Art utilise un format n’appartenant pas au théâtre mais bien plus aux séries : chaque soir, le spectateur assiste à un épisode unique de l’une de ces saisons. Cela permet à la Cie Anànkë d’interroger la tradition théâtrale de la répétition d’un même texte à l’époque de la retransmission permanente du réel tout en s’inscrivant dans l’esthétique contemporaine de la série.

Au-delà de la simple visée artistique, Trans_Human_Art se destine à un objectif plus spécifique. Dans un premier temps, la création traduit la méthode dite « thérapie de la reconsolidation » mise en place par le professeur Alain Brunet et qui tend à permettre aux victimes de stress post traumatique et notamment celles ayant subi des attentats terroristes de sortir de leurs troubles. Dans un second temps, elle propose de le prolonger. Il s’agit pour Mickaël Sabbah de remonter aux origines même de la violence de l’Homme sur l’Homme

 

La démarche de l’Art comme remède n’est pas nouvelle et a déjà été mobilisée dans d’autres formes artistiques. L’Art a déjà interrogé l’individu confronté à un trauma. Ainsi le groupe de recherche multidisciplinaire Forensic Architecture, basé au Center for Research Architecture de l'Université de Londres Goldsmiths, utilise l’Art et notamment les techniques et technologies architecturales pour enquêter sur les violences d’Etat et les violations des droits de l’Homme dans le monde. 

 

Preuve a donc déjà été faite que l’Art et l’Artistique peuvent réparer l’individu abimé. Dans son livre « l’Art qui guérit » le neurologue Pierre Lemarquis notait ainsi qu’« une œuvre d’art s’adresse aux deux facultés de notre cerveau (…) Elle le sculpte en lui faisant découvrir ce qu’il ne connaît pas. Elle le caresse en lui procurant plaisir et récompense. » Le projet Trans_Human_Art entre aussi dans cette approche innovante qui se veut être en accord avec l’évolution de la société.

Un projet médical peut être donc l’architecture d’un projet artistique.  Ce dernier peut toucher un public d’autant plus large, que bon nombre d’entre nous vivent en ce moment-même le trauma d’un confinement, d’une pandémie, d’attaques terroristes et de violences sociales.

SYNOPSIS

Trans_Human_Art raconte la l'odysée de Mishà Le Revenant. Celle-ci débute lorsque sa bien-aimée  déchire ses poèmes. Cet acte est le déclencheur d’une rupture amoureuse qui affectera profondément le protagoniste :  La déchirure de ses écrits, si chers à Mishà, se prolongent en déchirure physique. Rabattu dans la  "Cité dolente ", il va alors subir une attaque orchestrée par un gang de rue. L’agression le projette en Enfer, "dans la forêt obscure". Amené là d'où l'on ne revient pas, maintenu en vie artificielle, son cœur électro choqué doit répondre à l'ultime question : qui de l’amour ou de la mort est le plus fort ?

 

Mishà Le Revenant parvient à s’extraire du coma mais en subit les séquelles corporelles, notamment respiratoires, et psychiques. La renaissance du personnage et sa reconstruction personnelle s’incarne littéralement, dans la réappropriation du corps, et d’un “nouveau nez” pour ce “nouveau-né”. Le voyage sera long :  Souffrant d’un stress post traumatique dévorant causé par cette expérience de mort imminente, Mishà se bat pour sa santé physique et mentale comme lorsque Dante, dans La Divine Comédie, navigue dans le Monde des Morts pour rejoindre Béatrice. Virgile devient Hant Le Possédé : biologiste de formation, cet acolyte connaît l’existence d’un protocole expérimental permettant de sortir l’autre de sa douleur mais refuse de le partager avec Mishà. Tour à tour guides l’un de l’autre, Mishà va alors d’abord devenir son cobaye, suivre intuitivement son protocole avant de le prolonger par une nouvelle méthode qu’il inventera lui-même.

 

Durant sa convalescence, Mishà Le Revenant cherche à enquêter sur le fait divers et la cause de sa douleur, quitte à engranger la résurgence de souvenirs enfouis, sous le regard de son confident qui en vient lui-même à révéler ses secrets. Cette introspection se termine par la renaissance du protagoniste : petit à petit, il parvient à percevoir la voix de la chirurgienne postée au-dessus de son lit, le chant des oiseaux et le bip bip de la machinerie de sa chambre. Il se remémore son odyssée et les mots de ses poèmes qui avaient été déchirés. Cette résonnance nouvelle l’arrachera de la mort.

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Cette quête d’apaisement est retranscrite par la superposition d’une trame sonore pré-enregistrée et d’une semi-improvisation scénique, le tout constituant la Post Electroshok Beat. Dans cette création se mêlent musique, textes classiques et récents, mais également des documents médicaux et juridiques. Le réel fait alors irruption sur scène au même titre que d’autres média artistiques. 

 

L’auteur partage de façon créative son expérience, dans un sens autant scientifique qu’empirique. Mickaël Sabbah signe la fin du pacte autobiographique : l'auteur-narrateur ne demande pas au spectateur de le croire, il interroge l'existence même de ces événements traumatiques parfois niés par la société (enquête, diagnostic du corps médical, rapports juridiques). Il revient au spectateur de se faire une opinion sur la véracité des faits relatés, et a fortiori de le juger.

 

Tout en explorant la dramaturgie plurielle, Mickaël Sabbah revient aux fonctions historiques et essentielles du sixième art, la maïeutique et la catharsis. La remise en cause personnelle, et les interrogations de Mishà Le Revenant vont participer à sa guérison et ouvrir un dialogue avec le public sur des questionnements anthropologiques relatifs à la cause de la violence humaine en société et son cautionnement. 

PERSONNAGES

MISHÀ

LE REVENANT

Protagoniste principal, il connaît une rupture amoureuse et voit ses poèmes déchirés,  il est rabattu, à la tombée de la nuit, aux abords de la Cité dolente. Il est alors agressé par une bande organisée sous le prétexte de lui racketter son téléphone, et est hospitalisé. La pièce relate sa traversée pour retrouver la santé et sa vie. Il est interprété par Mickaël Sabbah qui est seul en scène par intermittence. Son costume se compose d’un jean troué, d’une lampe frontale, de tennis blanches qui brillent dans la lumière noire et lui ont permis d’être repéré dans la nuit. Ces vêtements étaient portés durant l’agression et sont remis au personnage à sa sortie de l’hôpital partiellement tachés de sang avec une pièce d’un euro. Il garde le téléphone litigieux avec lui sur scène. Le costume évolue au fur et à mesure de la pièce (des masques dont ceux de type demi-gaz, sont par exemple introduits).

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HANT

LE POSSÉDÉ

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Acolyte du Revenant Mishà, ce biologiste expert dans l’industrie pharmaceutique, est passionné par la médecine légale et la musique (qu’il pratique par ailleurs). Atteint par une paranoïa pathologique, il est persuadé que Mishà Le Revenant lui vole son identité et lui a dérobé le protocole expérimental. Le personnage sombre peu à peu dans la folie.

Il est présent durant la traversée de l’Enfer et apparaît momentanément pendant le voyage dans le Purgatoire.

Il est interprété par Planetaldol dans la bande sonore. Sa présence et son souvenir sont matérialisés sur scène par un autre biais, notamment un hologramme , des objets (marionnettes, bâtons) ou des interventions d’autres interprètes.

Pour Hant Le Possédé le propos part du choc de Mishà. Les poèmes d’amour déchirés, l'agression, le coma et la résurrection, toute la matière sonore est produite à partir de cela. Voulant comprendre l'expérience de la mort, il doit minutieusement observer la résurrection du Revenant Mishà. Cet être qui a traversé les ténèbres et qui est revenu de la mort détient l'ultime témoignage. Hant le sait. Selon lui, il faut connaître la mort pour connaître la vie et vivre l'amour. En marchant à ses côtés il traverse le Purgatoire (XP 6.67) de la reconstruction physique et psychique pour se rapprocher de la vérité transcendantale qui mène au libre arbitre, à la connaissance et à :  « l'amour infini qui meut le soleil et les autres étoiles » (Dante, Par., XXXIII) (GN 7.77).

 

Ces deux protagonistes s'accompagnent dans leur quête d'absolu en se soignant mutuellement et en exorcisant leurs maux : angoisse, folie, enfermement pour Hant et infirmité, maladie, stress post-traumatique, pour Mishà. Hant est pris de bouffées délirantes tandis que Mishà doute de tout, jusqu’à la réalité de ce qu’il vit ou l’existence d’Hant.  Ils s’accompagnent, se soutenant par le biais de la musique, du théâtre et de l'amitié.  Ils refusent l’hôpital, déjouent les pièges mortels de la médecine et ne se se laissent pas détruire par la Justice humaine et la société complice de ses bourreaux. Ils concrétisent et mettent en place une nouvelle méthodologie favorisant la guérison du stress post traumatique. Ensemble ils travaillent notamment sur le rapport au manque dans plusieurs domaines comme la mémoire, les aliments et les sentiments. Selon eux, l’espèce humaine a intériorisé le besoin d’accumuler les souvenirs, les informations et les productions, menant à un système de rendement finalement comparable à une forme d’anthropophagie. Ils cherchent au cours de leurs expérimentations à apprivoiser le manque et se libérer de l’addiction aux vices quels qu'ils soient. L’anti-psychiatrie, l’art thérapie, le jeûne thérapeutique, le rapport au corps, à la nourriture, aux plantes sont employés pour inventer une nouvelle façon de se soigner et de guérir de la mort. D’un point de vue artistique, ces expérimentations mènent à la création de la Post Electroshok Beat. Leur collaboration est finalement un pèlerinage dantesque au cœur de la vie, vers la voix de la sagesse et du salut physique, psychique et spirituel.

 

Leurs chemins se séparent, Mishà doit trouver le Paradis seul. C’est son rapport à l’amour qu’il doit retrouver. La voix de l’amour, telle celle de Béatrice, doit le guider. Hant Le Possédé, quant à lui, ne peut accéder au Paradis : s’enfermant dans sa propre folie et son ennui, il se convainc qu’il ne peut trouver cet amour salvateur. Il ne parvient pas à continuer à croire, à avancer, est paralysé par une peur civilisationnelle qui l’empêche d’atteindre le stade extatique pourtant recherché. 

MISE EN SCÈNE

MATIÈRE SONORE

Trans_Human_Art déploie une matière sonore à partir d’éléments concrets, réalisée en duo avec Planetaldol puis uniquement par Mickaël Sabbah. À partir d’une table de mixage reliée à des Kaoss pad 2 et 3, différentes sources sonores sont injectées à un fond musical comme des field recordings via des lecteurs numériques ou analogiques, des voix et/ou des objets via des microphones. La démarche de création musicale est principalement acousmatique, c’est à-dire qu’elle ne repose pas sur l’utilisation de sources musicales « classiques » telles que des instruments de musique. Le refus de sources mélodiques permet de s’affranchir de toute norme ou repère chez l’auditeur comme chez l’artiste, ce qui crée un environnement sonore singulier et libre. La musique retrouve alors son sens originel d’onde (vibration, om), ce qui renforce l’impact émotionnel sur l'auditeur et le plonge dans un univers purement sensitif et primordial.

 

Différents instruments sont mobilisés pour donner vie à cette facette sonore de la pièce mais le matériel utilisé est volontairement petit, portable et léger. Il laisse place à l’expression scénique et à l’association d’éléments simples pour former un ensemble cohérent et surprenant. Tout tient dans une mallette à couteaux bleue et une valise de type Flycase.

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Le Kaossilator 2 est utilisée pour programmer et superposer des sons et des rythmes et les moduler en fonction des autres éléments du set. Petit et sans synchronisation, il permet de créer une matière sonore en direct et par les mouvements du corps, voire de la danse.

Le Kaoss Pad 3 effectue en temps réel des captations prélevées à travers la table de mixage, des dictaphones, du Kaossilator 2, ou encore des micros. Les sons capturés sont alors modulés via des délais et des effets afin d’enrichir, d'approfondir et de complexifier les sons originaux. Il est aussi doté de quelques rythmes puissants et est en quelque sorte le cœur de la configuration.
Le nom des saisons
GN (6.66), XP (6.77) et EDN (7.77) s’inspirent directement des fréquences de cet outil.

Le dictaphone Olympus plus ancien, est utilisé ponctuellement pour superposer ou répondre rapidement aux autres dictaphones par des enregistrements des pièces passées, des passages de textes scientifiques, juridiques ou médicaux et pour jouer avec ses touches aux sonorités spécifiques.

Le dictaphone Olympus Imaging est employé pour lancer rapidement des prises de sons concrets, (dialogues, bruits de machines, bruits de la nature, chants humains, samples de vinyles, enregistrements capturés à des moments opportuns, … et toutes sortes de séquences volées à la vie) retravaillées par l’ingénieur son pour une meilleur intelligibilité et une plus grande homogénéisation du spectre sonore et de la dynamique de volume.

Les lecteurs numériques Roland Edirol R09, première et deuxième générations, sont utilisés pour balancer des nappes de sons et des field recordings.
Comme pour les dictaphones, chaque lecteur  a son empreinte sonore spécifique.

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La table de mixage Behringer permet des entrées et sorties auxiliaires, utilisées pour nourrir le Kaoss Pad 3 des tranches précédemment citées en réinjectant les sons modulés dans la table, et en les diffusant donc en temps réel, parallèlement aux sources d’origine. 

Les instruments acoustiques et objets sonores métalliques pour enfant produisant chacune des sonorités différentes. Ces instruments et objets sont soit amplifiés par des micros contact, samplés et retravaillés par le Kaoss pad, soit utilisés en acoustique. 

Le téléphone portable de l’acteur-auteur est laissé allumé pendant qu'il joue. Il laisse les gens l’appeler, pour dialoguer, et pour jouer avec les textures sonores, les ondes électromagnétiques et les larsens que ces objets-prothèses peuvent produire. Les spectateurs ont, eux aussi, le droit de laisser leurs téléphones portables allumés afin de jouer ici avec les conversations numériques, les ondes satellitaires et les mondes  parallèles.

À ces sons s’ajoute la lecture pré-enregistrée de textes par Mickaël Sabbah. Le point de départ de cette collaboration en duo avec Planetaldol est l’utilisation de la voix comme source sonore pure pour faire jaillir d’autres significations du support primaire que constitue le texte lu. Cet organe devient alors une sorte de reflet déformé qui enrichit et métamorphose la matière première, et est amené à être modifié à l’aide d’effets en direct afin d'accentuer le contenu textuel. Les samples fragmentent le texte et créent des motifs-mots-phrases clefs qui permettent, par les jeux du hasard, dépendant de la durée du sampling, de créer des nouveaux mots-sens (phonèmes, monèmes) ainsi que des néologismes. 

La portée inclusive de la dimension sonore de Trans_Human_Art

 

L’Homme de la société contemporaine fait face à un amas considérable d’éléments sonores et visuels et est donc confrontés à des émotions beaucoup moins travaillées. Cette difficulté est accentuée par l’évolution fulgurante de nos technologies de communication qui fragilise la prise en mains des outils qui nous connectent les uns aux autres.

La soumission à la masse sonore, à cette pollution sonore que génère nos sociétés, peut handicaper nos échanges vers l’autre et révéler aussi des traumas (misophonie, hyperacousie).

 

Trans_Human_Art prend également en compte ce fait contemporain : Un travail d’immersion sonore va permettre à un public dont l’autonomie auditive est fragilisée de pouvoir accéder au spectacle. C’est pour cela que la compagnie a décidé de travailler en partenariat avec l’entreprise Nanolink et Jérôme Le Lay porte-parole de l’association les Zarbis z'Art. Spécialiste de l’acoustique, ce dernier concentre notamment son expertise et son travail dans une utilisation spécifique du son, tournée vers le bien-être et l’inclusion.

Le but ici sera d’encadrer cette source sonore, de la faire passer d’une masse brute et rauque à une trame quasi mélodique qui guidera le spectateur.

Dans la continuité de son travail dans l'immersion, l'équipe a été rejoint par une ingénieur son et s'est dotée de nouveaux moyens techniques afin de poursuivre la création d'un système son immersif renforcé.

MATIÈRE TEXTUELLE

Dans cette création, diverses sources textuelles s’entrecroisent au point de ne plus être distinguées les unes des autres, créant une transtextualité nouvelle. 

Tout d’abord, les écrits antérieurs de Mickaël Sabbah prennent un sens prophétique à l’aune du drame. Les trois poèmes d'amour déchirés, Edelweiss, L’horloge du Temps et Oiseaux Pic Pic, points de départ de l’histoire, font l’objet d’une recomposition-reconstitution qui les fusionne.

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Ensuite, chacune des pièces écrites et jouées dans le passé, comportent des passages qui décrivent avec minutie ce qui va arriver dans le futur.  Mishà, ne trouvant pas ses mots, utilise ces fragments fictionnels, mélangés aux poèmes déchirés, envoyés par les dictaphones, pour raconter avec les mots et les sonorités du passé, l'histoire du triple choc, rupture-agression-coma.

Echos décrivait en effet l’agression et la traversée du tunnel (Voyage galactique, tableau 11), la rencontre avec la mort (La Mort Tableau 13), l’enfermement de son ami Anth (Cabine, Tableau 16) et l’espoir en l’amour (Final, tableau 48). Ces scènes qui ont été jouées quarante fois entre 2006 (Echos I) et 2008 (Echos II) devant des spectateurs-témoins, décrivent, avec précision, ce que leur auteur, acteur, metteur en scène, vivra dans la réalité, six ans plus tard.

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De même, Koma (1.2.3), produite et jouée entre 2009 et 2011, est une création qui décrit comment les mots et le langage circulent dans la tête pendant les premières phases du coma.

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Dans la pièce Kantik Opéra I, jouée en 2000 par Mickaël Sabbah, il était déjà question de rupture, d'infirmité amoureuse et de l'incapacité d'aimer dans un monde en déliquescence.

Enfin Daisymoon, écrite en 2010, montre comment deux personnages jouent avec les mots et leurs sonorités pour jouer à cache-cache avec la mort et échapper à leur échéance matérielle. Elle oppose la vengeance à la justice des hommes, une question qui se posera pour Mishà quelques années plus tard :  après avoir reconnu cinq de ses dix agresseurs, ces derniers seront relaxés par la justice.  

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À ces écrits personnels à plus d’un titre, s’ajoutent des extraits littéraires de La Divine Comédie de Dante,  et critiques de Proust dixit ? Réceptions de 'La Recherche' dans l'autofiction de Serge Doubrovsky, Carmen Martín Gaite et Walter Siti de Claudia Jacobi. Des fragments de recherches scientifiques sont aussi inclus, dont des passages des essais des Professeurs en psychiatrie Bruno Millet (spécialiste des agressions criminelles et des psychotropes) et Alain Brunet (spécialiste des chocs post-traumatiques). Des citations de Les Loges de la Folie sont aussi présentes.

 

On retrouve également des citations issues de fragments médicaux, ceux des services de réanimation, ainsi que des extraits des rapports psychologiques : rapport des psychiatres et psychologues. De même, des citations des procès verbaux du tribunal correctionnel de grande instance et de la police procès verbal d'enquête du dossier pénal sont présents (créant une véritable docu-fiction). 

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Ces fragments de textes, poétiques, théâtraux, judiciaires, juridiques, scientifiques, sont piochés sur le plateau de façon aléatoire. Mélangés à la musique, ils se répondent entre eux et aux sons qui répondent eux même au sens. Ils fusionnent et provoquent des coïncidences, des incidences, des connivences, des accidents, des néologismes et des homophonies. Cette matière sonore est enregistrée, puis mise en texte.
Cela donne les didascalies
Post Electroshock Beat. Elles sont dites par dessus les morceaux enregistrés de la trame sonore. Les « mastercut », ainsi que tous les instruments cités plus haut sont utilisés parcimonieusement et de manière improvisée sur le fonds des pièces enregistrées pour jouer à nouveau avec les connivences et les homophonies. 

CORPS

Sur scène, Mickaël Sabbah est le plus souvent seul mais sera également être accompagné, d’une danseuse. L’acteur improvise sur le fond sonore et, en suivant la partition écrite de cette trame musicale, joue avec : il peut brouiller les pistes de ce qui relève de la trame pré-enregistrée et de l’improvisation instantanée, suspendre le son, lire à voix haute la partition, la reprendre plus tard, danser dessus, parler par-dessus… 

Mishà Le Revenant entend mais ne voit pas la danseuse qui pourtant le guide à la manière de Béatrice dans
La Divine Comedie. Il finira par être prêt à plonger dans son regard à la fin de sa traversée. La danseuse soutient l'odyssée du personnage, ses mouvements font d’elle le souffle de la pièce, passant de la rigidité au jugement, à la tempérance, jusqu’à atteindre l’extase.

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SCÉNOGRAPHIE

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Le mur modulable de fond de scène pourra être démonté de façon à créer des écrans et sous écran, des parois en relief sur lesquelles seront projetées les images et vidéos, de même qu’au sol et au plafond. L’espace scénique sera neutre, agrémenté de ligne et formes géométriques. Les couleurs, le dynamisme seront apportés par les projections. Seront projetées des vidéos et des images de paysages et de l’espace, des œuvres d’art visuel .… mêlés à des éléments de bioluminescence.
En somme, la scénographie et la mise en scène donneront l’impression d’un vaste répertoire d’images, de sons et de textes, représentant des références partagées collectivement. Ce magma d’informations s’inspire des lieux de stockage de la mémoire mondiale comme le gratte-ciel Titanpointe de New York, où transitent des milliers de télécommunications.

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L’idée est également que ces vidéos et la façon dont elles sont juxtaposées dans un cocon, recréent ce qui peut se produire dans la boîte crânienne du monde, rendue visible par le coma.

Si chaque “saison” dispose de son identité visuelle propre, toutes rendent l’idées d’une traversée. Des effets 3D pourront être inclus afin d’aller plus loin dans une scénographie immersive.

 

Le sol de la scène sera recouvert de sable et d’une accumulation d’objets divers, organiques, mécaniques, musicaux, médicaux.

En outre, l’acteur pourra être placé sur un mécanisme reproduisant l’idée d’un «tapis volant», lévitant au dessus du sol. Enfin, l’acteur pourra s'asseoir presque au sein du public. Il pourra donc alterner entre trois espaces scéniques symbolisant les trois étapes de l’odyssée.

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TEASERS

Teaser 1, répétitions de l'Enfer (GN 6.66) première saison de Trans_Human_Art

« Partout autours, les immeubles, les maisons, tout brûle, tout flambe, tout crame.  Le ciel part en lambeau, les flammes virevoltent, j’entend les cris, les hurlements atroces, je vois les corps déchirés, déchiquetés, calcinés… »

Teaser 2, répétitions de l'Enfer (GN 6.66) première saison de Trans_Human_Art

« Je les vois tous ces gens qui pleurent devant moi sans jamais me regarder… Persiste une toute petite lueur d’espoir au fond de leurs yeux»

Teaser 3, répétitions de l'Enfer (GN 6.66) première saison de Trans_Human_Art

« Regarde et passe.»

Teaser 4, répétitions de l'Enfer (GN 6.66) première saison de Trans_Human_Art

« Peut être une seconde, peut être une éternité, je ne sais pas, je ne sais plus...»

Teaser 5, répétitions de l'Enfer (GN 6.66) première saison de Trans_Human_Art

« Ah dire ce qu’elle était est chose dure cette forêt féroce et âpre et forte qui ranime la peur dans la pensée ! Elle est si amère que mort l’est à peine plus ; mais pour parler du bien que j’y trouvai, je dirai des autres choses que j’y ai vues. »

Teaser 6, répétitions de l'Enfer (GN 6.66) première saison de Trans_Human_Art

« Les ombres chinoises sur les murs de la nuit…Dessinent nos peines de cœurs…
Nos angoisses…
Et nos amours passagers… »

Teaser 7 répétitions du Purgatoire (XP 6.7) seconde saison de Trans_Human_Art

Teaser 7 répétitions du Purgatoire (XP 6.7) seconde saison de Trans_Human_Art

« Mon guide et moi par ce chemin caché nous entrâmes, pour revenir au monde clair ; et sans nous soucier de prendre aucun repos, nous montâmes, lui premier, moi second, tant qu’enfin je vis les choses belles que le ciel porte, par un pertuis rond. Et par là nous sortîmes, à revoir les étoiles… »

Teaser 8 répétitions du Purgatoire (XP 6.7) seconde saison de Trans_Human_Art

Teaser 8, répétitions du Purgatoire (XP 6.7) seconde saison de Trans_Human_Art

« Il est un lieu là-bas, loin de Belzébuth...»

Teaser 9 répétitions du Purgatoire (XP 6.7) seconde saison de Trans_Human_Art

Teaser 10 répétitions du Purgatoire (XP 6.7) seconde saison de Trans_Human_Art

Teaser 11 répétitions du Purgatoire (XP 6.7) seconde saison de Trans_Human_Art

Teaser 13 répétitions du Paradis (EDN 7.7) troisième saison de Trans_Human_Art

ANNEXES

DISTRIBUTION

L’équipe artistique sera composée de l’auteur-acteur, d’un scénographe, d’un vidéaste, d’une danseuse et d’une metteuse en scène. En outre, des interprètes et des spécialistes de disciplines variées seront être invités à participer à certaines représentations, notamment le groupe de musique Urmaterial.

CALENDRIER

La résidence se déploie sur 16 semaines. Les répétitions commenceront à partir du mois d’octobre et auront lieu durant deux mois. Il y aura 22 représentations courant 2021 au Théâtre du Temps. 

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