KOMA (2)
Une création originale de Mickaël Sabbah
Saison 2010
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » (Antoine Lavoisier)
Une catastrophe se produit sous nos yeux effarés. Le World Trade Center s’effondre. Le monde tremble. Un homme tombe d’une tour. Cet homme, c’est toi, c’est moi. C'est la chute d'un homme qui tombe de cette tour en feu et qui n’est pas encore mort, pas encore. Au milieu de la fumée, des flammes, des braises, très profondément, il dort.
Le voilà transporté dans un hôpital vide. En salle de réanimation, sa vie n’est maintenue que par un fil. Ce fil léger et invisible c’est l’électricité de la langue qui parcourt son corps et alimente son rythme cardiaque. Stade I, Stade II, Stade III. Le coeur bat et se débat à travers les différentes phases du coma.
Que se passe-t-il dans cette tête cassée ? Comment les mots s’articulent-ils entre les neurones, les synapses et le système nerveux ?
Comment la langue circule-t-elle dans cette boîte crânienne post-apocalyptique où se mélangent furieusement mémoire collective, profondeurs de l’inconscient, rêves, cauchemars, réalités et visions mystiques ?
Cette langue est-elle orale, verbeuse, impérieuse, sensuelle, langoureuse, rythmée, chaotique, pure, amoureuse cabossée, rugueuse ou poétique ?
Est-elle sauvage, délire schizophrénique ou bien fabuleuse prière incantatoire appelant toutes les microparticules de l’univers à fusionner ?
Est-elle rêche et froide comme la mort, ou juteuse, escargoteuse, humide et chaude comme l’amour ?
N’est-elle que trou noir béant, gangrène de sens, fragments d’oubli, ou bien jaillissements de lumière et fulgurances de pensées ?
N’est-elle qu’assemblages de mots incohérents et illusions de phrases sans queue ni tête, ou bien plonge-t-elle tout entière dans la matrice universelle pour serpenter dans l'ADN de la genèse humaine et décrypter enfin la fréquence de la Vie ?
N’est-elle que désert et désolation de mots absurdes, vides et stériles, ou se rapproche-t-elle tout entière de l'utopique protolangue mère ?
À vous d'en juger. Rentrez dans la boîte noire et découvrez la langue « étrangèrement » familière de Koma (1.2.3). Tout au fond du sommeil, au bout du rêve, dans la nuit des mots, se cache peut-être l'origine du monde ?