Saison 2013 > 2016
"Outrepasser l'humain ne se peut signifier par des mots"
Dante, La Divine Comédie (Par, I, 70-72)
www.prive.ltd
_Trans Human Art_
Privé est une collaboration entre deux artistes, Mickaël Sabbah (MKS*) issu du monde du théâtre et Anthony Colas (PLANETALDOL), issu du monde de la musique. Leur œuvre _Trans Human Art_ mélange la matière sonore, textuelle et visuelle, créant un genre transdisciplinaire, appelée « Post Electroshok Beat ». Ce spectacle semi improvisée sera représentée en 2018 au _Théâtre du Temps_ sous la forme d'une série de trois saisons. La structure de la pièce reprend la tripartition de _La Divine Comédie_ de Dante Alighieri : l'enfer (GN 6.66), le purgatoire (XP 6.77) et le paradis (EDN 7.77).
Le triptyque, part du choc d'une agression criminelle subie par le protagoniste Mishà suite à une rupture amoureuse. Aux abords de la Cité dolente, ce dernier est rabattu par une bande organisée à la tombée de la nuit. L'incident le plonge dans le coma, puis en salle de réanimation. Son cœur électro-choqué est maintenu en vie artificielle et doit répondre à la question : l'amour est-il plus fort que la mort ? Hant Le Possédé observe la résurrection du Revenant Mishà afin de connaître le secret de la vie après la mort. En marchant aux côtés de Mishà, il traversera le purgatoire de la reconstruction physique et psychique pour se rapprocher de la vérité transcendantale qui mène au libre arbitre, à la connaissance, à la lumière et au paradis de « l'amour infini qui meut le soleil et les autres étoiles » (Dante, Par., XXXIII) (GN 7.77).
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Ces deux personnages s'accompagnent dans leur quête d'absolu en se soignant mutuellement et en exorcisant leurs maux, leurs angoisses et leurs folies : l'enfermement pour Hant, l'infirmité et le stress post-traumatique pour Mishà. Leurs expériences sont narrées par le biais de paroles qui représentent une véritable mosaïque intertextuel, multipliant les références à Dante, Proust etc. et par une musique acousmatique, refusant l'utilisation de sources musicales « classiques », telles que les instruments de musique. Ceux-ci sont remplacées par une table de mixage sur laquelle est reliée un kaospad3 (effets et sampler). Le refus de sources rythmiques et mélodiques permet de s'affranchir de toute norme ou repère chez l'auditeur comme chez l'artiste ce qui crée un environnement sonore singulier et libre.
Mishà refuse l'hôpital, déjoue les pièges mortels de la médecine et ne se laisse pas détruire par la Justice humaine et la société complice de ses bourreaux. L'anti-psychiatrie, l'art thérapie, le
jeûne thérapeutique, le rapport au corps, à la nourriture, aux plantes et à l'Art, Mishà et Hant, avec la « Post Electroshok Beat », inventent une nouvelle façon de se soigner et de guérir de la mort. Leur pèlerinage est un pèlerinage dantesque au cœur de la vie, vers la voix de la sagesse et de la salvation physique, psychique et spirituelle.
J'ai synthétisé le texte jusqu'à « L'évolution de cette configuration originale utilisée en solo est d'y ajouter une matière textuelle lue en tant que double source ».
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LE PROPOS :
Pour Le Revenant Mishà le propos qui donne lieu à ce triptyque dantesque part de l'enfer (GN 6.66) vécu par le protagoniste : le choc d'une agression criminelle dont il est victime, lorsque, suite à une rupture amoureuse, il est rabattu, à la tombée de la nuit, aux abords de la Cité dolente. Projeté là d'où l'on ne revient pas, maintenu en vie artificielle, son cœur électro choqué doit répondre à l'ultime question : l'amour est il plus fort que la mort ?
Pour Hant Le Possédé le propos part du choc de Mishà. Les poèmes d’amour déchirés, l'agression, le coma et la résurrection, toute la matière sonore est à partir de cela. Pour Hant, il faut connaître la mort pour connaître la vie et vivre l'amour. Alors, en quête de comprendre l'expérience de la mort, il doit minutieusement observer la résurrection du Revenant Mishà. Cet être qui a traversé les ténèbres et qui est revenu de la mort détient l'ultime témoignage. Hant le sait. En marchant à ses côtés il traversera le purgatoire (XP 6.67) de la reconstruction physique et psychique pour se rapprocher de la vérité transcendantale qui mène au libre arbitre, à la connaissance, à la lumière et à : « l'amour infini qui meut le soleil et les autres étoiles » (Dante, Par., XXXIII) (GN 7.77).
Ces deux protagonistes s'accompagnent dans leur quête d'absolu en se soignant mutuellement et en exorcisant leurs maux, angoisse, folie, enfermement pour Hant et infirmité, maladie, stress post-traumatique, pour Mishà par le biais de la musique, du théâtre et de l'amitié. Ils ont refusé l’hôpital, déjoué les pièges mortels de la médecine et ne se sont pas laissés détruire par la Justice humaine et la société complice de ses bourreaux. Tout ce qu'ils avaient pressenti s’est révélé être vrai. L’anti-psychiatrie, l’art thérapie, le jeûne thérapeutique, le rapport au corps, à la nourriture, aux plantes et à l'Art, Mishà et Anth, avec la « Post Electroshok Beat », inventent une nouvelle façon de se soigner et de guérir de la mort. Leur pèlerinage est un pèlerinage dantesque au cœur de la vie, vers la voix de la sagesse et de la salvation physique, psychique et spirituelle.
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LA CONFIGURATION « TRASUMANAR PER MUSICA » :
Cette configuration est une configuration originale où les sources humaines et sonores se mélangent.
La configuration de base est celle utilisée par Planetaldol pour la création de matière sonore et de pièces musicales à partir d’éléments concrets. Une table de mixage sur laquelle est reliée un kaospad3 (effets et sampler). Différentes sources sonores peuvent être injectées par l’intermédiaire de cette table principalement des field recordings via des lecteurs numériques ou analogiques, des voix et ou des objets via des microphones.
La démarche de création musicale de Planetaldol est principalement acousmatique (non utilisation de sources musicales « classiques » tel que des instruments de musique). Le refus de sources rythmiques et mélodiques permet de s’affranchir de toute norme ou repère chez l’auditeur comme chez l’artiste ce qui crée un environnement sonore singulier et libre. La musique retrouve alors son sens originale d’onde (vibration, om) pour pénétrer, sans filtre ni pression corticale, directement au cœur du cerveau reptilien.
Cette démarche renforce l’impact émotionnel sur l'auditeur et le plonge dans un univers purement sensitif et primordial. La liberté que permet cette approche et cette configuration est infinie tant au niveau de l’émetteur (l’artiste), que du récepteur (le public).
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L’évolution de cette configuration originale utilisée en solo est d’y ajouter une matière textuelle lue en tant que double source : sonore et littéraire et un second participant, MKS*, pour une pratique en duo.
Le point de départ de cette collaboration en duo est l’utilisation de la voix comme source sonore pure pour faire jaillir du support primaire, que constitue le texte lu, d’autres significations. Cet organe devenu alors une sorte de reflet déformé qui enrichit et métamorphose la matière première, est amené à être modifié à l’aide d’effets en direct afin de surligner et d'accentuer le contenu textuel. Les samples fragmentent le texte et crées des motifs-mots-phrases clefs qui permettent, par les jeux du hasard, dépendant de la durée du sampling, de créer des nouveaux mots-sens (phonèmes, monèmes) ainsi que des néologismes.
En plus de la voix et du texte, le second participant se serre d'autres instruments tels que le Kaospad 2, les dictaphones et des petits instruments acoustiques (cf description des outils et instruments utilisés) pour amplifier les interactions avec son partenaire.
Cette intensification des interactions humaines amène à fusionner la matière sonore et la matière textuelle. La musique et les mots sont au même niveau. Le son est dans le sens et le sens est dans le son. L’unicellulaire devient multicellulaire. Les règles sont nouvelles et l'inter-communication entre les deux partenaires devient cruciale.
Pour assurer le bon fonctionnement de ce nouveau système de configuration et sa viabilité technique, humaine et artistique, les deux intervenants ont développé un mode de communication singulier basé sur une pratique musicale classique de répétition et d’entraînement bien sur, mais aussi et surtout, sur une finalité commune et une connaissance minutieuse du partenaire de jeu pour atteindre la symbiose.
À la frontière de la cybernétique et du shamanisme, cette nouvelle configuration en duo ouvre la porte à de nouvelles connaissances spirituelles, philosophiques et thérapeutiques car, par la communion des énergies et la fusion entre l'improvisation, la transe, l'hypnose, le hasard et la musicothérapie, elle permet la synesthésie.
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LES OUTILS ET INSTRUMENTS UTILISÉS :
Le matériel utilisé est volontairement petit, portable et léger. Il laisse place à l’expression scénique et à l’association d’éléments simples pour former un ensemble cohérent et surprenant. Tout tient dans une mallette à couteaux bleue pour Mishà et un sac à dos noir pour Hant. Ils partent du ridicule, du miniature pour aller vers l'infini.
Le Kaossilator 2 est une machine Korg miniature analogique tactile qui comporte cent cinquante formes d'ondes, de rythmes et d'effets différents, plusieurs arpégiateurs et trois boutons pour la modification des paramètres. Les sons sont modulables via l’interface tactile. L’objet est utilisé pour programmer des boucles, superposer des sons et des rythmes et les moduler en fonction des autres éléments du set. Son système de « kicks » est très puissant et ses rythmes sont profonds. Sa miniaturisation offre une très grande liberté d'action à son utilisateur qui peut se servir de tout son corps pour jouer, jusqu'à même danser avec pendant qu'il compose en live. Le Kaossilator 2 n'a pas de système de synchronisation. Désormais abolie avec l'ère du numérique, cette contrainte « saine » qui existait du temps des platines, apporte une tension émotive intense et constante.
Le dictaphone Olympus imaging à une très grande qualité audio, stéréo, une interface rapide et claire et une grande capacité de mémoire. Il est utilisé pour lancer rapidement des prises de sons concrets, dialogues, monologues, bruits de machines, sons de nature, chants humains, chants d'animaux et d'insectes, samples de vinyles, enregistrements capturés à des moments opportuns, et toute sortes de séquences volées à la vie, retravaillées par l’ingénieur son pour une meilleure intelligibilité et une plus grande homogénéisation du spectre sonore et de la dynamique de volume. La fluidité d'utilisation de ce dictaphone apporte une très grande spontanéité à son utilisateur qui peut enregistrer, envoyer et jouer avec précision ses sons. A l'instar du Kaossilator 3 son utilisateur peut jouer avec les répétitions ainsi qu'avec les phonèmes (unité porteuse de son) et les monèmes (unité porteuse de sens) : « dans les mots le son, dans les sons le mot ».
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Le dictaphone Philips est un modèle plus lent avec une faible capacité de stockage et une faible dynamique utilisé plus parcimonieusement pour lancer des cuts, installer des nappes sonores ou bien encore des ambiances stéréo qui durent sur plusieurs minutes sans demander d’interaction.
Le dictaphone Olympus plus ancien, est utilisé ponctuellement pour superposer ou répondre rapidement aux autres dictaphones par des enregistrements des pièces passées, des passages de textes scientifiques, juridiques ou médicaux (cf. partie matière textuelle / transtextualité) et pour jouer avec ses touches aux sonorités spécifiques.
Le Kaos Pad 3 : est une machine Korg analogique tactile qui effectue en temps réel des captations prélevées à travers la table de mixage, des dictaphones, du Kaossilator 2, ou encore des micros. Les sons capturés sont alors modulés via des délais, des effets, des réverbérations et des filtres, afin d’enrichir, d'approfondir et de complexifier les sons orignaux. Il est aussi doté de quelques rythmes puissants et est en quelques sorte le cœur de la configuration.
Les lecteurs numériques Roland Edirol R09 première et deuxième génération sont utilisés pour balancer des nappes de sons et des field recordings. Comme pour les dictaphones, chaque lecteur à son empreinte sonore spécifique.
La table de mixage Berhinger (voir référence) comporte des pistes avec tranche 1 le micro, 2 le kaossilator, 3 - 4 - 5 les dictaphones. Les entrées et sorties auxiliaires sont utilisées pour nourrir le Kaos Pad 3 des tranches précédemment citées en réinjectant les sons modulés dans la table, et en les diffusant donc en temps réel parallèlement aux sources d’origines.
Le téléphone portable : comme instrument de mort et instrument de vie, comme instrument de musique et outil théâtral, comme enregistreur supplémentaire, preuve juridique, repère temporel, mouchard, espion et lien social. Les intervenants laissent leurs téléphones portables allumés pendant qu'ils jouent. Ils s’appellent pour dialoguer, et pour jouer avec les textures sonores, les ondes électromagnétiques et les larsens que ces objets-prothèses peuvent produire. Si un appel surgit et donne lieu à une conversation, les intervenants s'en servent comme ils se servent des éventuels messages laissés sur leurs répondeurs. Les spectateurs, eux aussi, ont le droit de laisser leurs téléphones portables allumés : « Mesdames et messieurs prières de laisser vos téléphones portables branchés. Nous jouons ici avec les conversations numériques, les ondes satellitaires et les mondes parallèles ». Dans cette même démarche et pour rejoindre l'intertextualité, les messages téléphoniques reçus en direct peuvent-être lus synchroniquement.
Les instruments acoustiques et objets sonores : deux clochettes, dix boites à musique métalliques pour enfant produisant chacune des sonorités différentes, une boite à musique pour nouveaux nés en plastique, un bol tibétains, des maracas, un hochet, un harmonica, dix appeaux, une cymbale, un porte clef manivelle à lumière et un piano africain, des poèmes en papier déchiré. Ces instruments et objets sont soit amplifiés par des micros contact, samplés et retravaillés par le kaospad, soit utilisés en acoustique.
Chaque machine, quand elle est fabriquée, est marquée par son époque avec une signature sonore qui lui est propre. Le but , en utilisant des dictaphones d'années, de qualités et de contraintes techniques différentes est de mélanger ces empreintes sonores pour jouer, à l'instar des textes, avec différentes temporalités ainsi qu'avec des gestes physiques que leurs contraintes d'utilisation imposent. Cela vaut aussi pour les autres machines. Le simple fait de mélanger le numérique, le digital et l'analogique fait voyager l'auditeur dans le temps.
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LA MATIERE TEXTUELLE ET LA TRANSTEXTUALITE
Les trois poèmes d'amour déchirés : Edelweiss, L’horloge du Temps et Oiseaux Pic Pic, sont écris par le protagoniste Mishà à Emy. Déchirés par cette dernière, lors de leur séparation, ces trois poèmes sont le point de départ de l'histoire. Suite à cette « déchirure », Mishà devenu une proie pour les prédateurs, se fait prendre au piège d'une bande organisée qui le rabat, à l'aide d'un appât, dans la Cité dolente, pour le dévaliser et le rouer de coups de la tête aux pieds.
Ces dix agresseurs, avec leurs pieds, lui cassent les os du crâne, le nez, la mâchoire, cinq côtes qui provoquent un pneumothorax droit total. Mishà, gisant, semi conscient, agonise dans son sang pendant vingt deux minutes et vingt deux secondes avant que les pompiers viennent « l'arracher du sol et l'injecter ». En salle de réanimation, son cœur, son corps et sa tête sont, à l'image des poèmes, en miettes. Comme des formules magiques, ces poèmes déchirés mêlés à la voix de la chirurgienne, au bip bip de la machine, aux chants des oiseaux et aux sons des cloches arrachent le protagoniste à la mort et le sortent du coma.
La recomposition-reconstitution aléatoire de ces trois poèmes en une seule entité, reflète la reconstruction physique et mentale de Mishà Le Revenant.
Cette nouvelle matière textuelle en perpétuel mouvement accompagne inlassablement Mishà dans sa renaissance et guide les deux protagonistes vers la lumière. Présente dans la série à chaque saison GN (6.66) , XP (6.77) et EDN (7.77) et dans presque tous les épisodes de la trilogie dantesque, c’est donc par la recomposition-fusion aléatoire entre ces miettes de poésies sensuelles et érotiques, la matière musicale et d'autres textes littéraires, médicaux, juridiques, et scientifiques que la reconstruction-reconsolidation physique et psychique des deux protagonistes Mishà et Hant s'opère.
C'est par cet assemblage improbable, cette fusion musicale et intertextuel que les deux protagonistes composent un univers non plus pensé en blocs autonomes qui se rencontrent mais comme une « intelligence collective transculturelle », une entité qui se fond dans une autre entité, une identité-fusion, un corps pluriel qui remet en question l'autonomie même du texte par une synergie automatique et inévitable. Ainsi la configuration de Mishà et Hant permet désormais la transtextualité. Et c'est par cette transtextualité dont Mishà avait eu la vison dans son coma : la fusion dans la mémoire et l'intelligence collective universelle, que les deux protagonistes vont se reconstituer un corps, une mémoire et une identité nouvelle et résoudre ainsi l'enquête criminelle que les institutions officielles avaient laissées pour compte.
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Les fragments prophétiques des pièces passées : chacune des pièces écrite et jouée, dans le passé, par Mishà, comporte des passages qui décrivent avec minutie ce qui va arriver dans le futur. Mishà ne trouvant pas ses mots, utilise ces fragments fictionnels, mélangés aux poèmes déchirés, envoyés par les dictaphones, pour raconter avec les mots et les sonorités du passé, l'histoire du triple choc : rupture-agression-coma. Ces textes « prophétiques » écris avant l'incident anticipent la réalité extra textuelle par la fiction.
La pièce Échos, et le Ministère de la Culture en est témoin puisqu'il l'a subventionné à l'époque en 2006, fait, avec et sans jeu de mot, échos à la réalité en décrivant précisément la scène de l’agression et la traversée du tunnel (Voyage galactique, tableau 11), la rencontre avec la mort (La mort, tableau 13), l'enfermement de son ami Anth (Cabine, tableau 16) et l’espoir en l’amour (Final, tableau 48). Ces scènes qui ont été joué quarante fois entre 2006 (Echos I) et 2008 (Echos II) devant des spectateurs – témoins, décrivent, avec précision, ce que leur auteur, acteur, metteur en scène, vivra dans la réalité, six ans plus tard.
La pièce Koma (1.2.3) décrit comment les mots et le langage circule dans la tête pendant les trois premières phases du coma. Cette pièce écrite et jouée en 2008 par Le Revenant Mishà accompagné de Anth Le Possédé, devant des spectateurs – témoins, fait déjà, de part son titre, écho à la réalité et raconte plus précisément que dans la réalité, le coma que son auteur, acteur, metteur en scène, vivra dans la réalité extratextuelle, quatre ans plus tard.
La pièce Nù est une pièce est annonciatrice qui de par sa structure textuelle et scénographique : un carnet de voyage déchiré, brûlé et recomposé en guise de texte et un cocon de la taille de la scène fabriqué en morceaux de papiers collés pour le décor. Son titre Nù veut dire le voyage en Tzigane et peut vouloir dire aussi la nuit ou la mise à nue de l'âme. On retrouve ces éléments dans la réalité du Revenant Misha lors de son agression huit ans plus tard : les papiers déchirés par sa compagne, la nudité de son corps et de son âme dans le lit d’hôpital et le voyage d’Ulysse qu'il fera aux Ulis puis en salle de réanimation. Cette pièce, jouée vingt fois en 2004, devant des spectateurs-témoins comporte des fragments prophétiques comme : la traversée du tunnel de la mort, l'accident et le choc qui amène à l’éclatement et à l'inversion des valeurs, ainsi que la décomposition-recomposition totale de la mémoire et de l'identité et la quête spirituelle du protagoniste, qui décrivent précisément ce que leur auteur, acteur, metteur en scène Mishà, vivra huit ans plus tard.
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La pièce Kantïk Opéra I, jouée vingt fois en 2000 devant des spectateurs-témoins par l'auteur, acteur, metteur en scène Mishà parle de rupture, d'infirmité amoureuse et de l'incapacité d'aimer dans un monde en déliquescence. Les pièces Kantïk Opéra II et III (jouées quarante fois entre 2001 et 2003 devant des spectateurs-témoins, par Mishà l'auteur, acteur, metteur en scène) racontent les prostituées de la Cité, enchaînées au pouvoir de Salomon et jalouses du Berger, de la Sulamite et de leur amour et elles posent la question de savoir si l'amour est plus fort que l'argent. Dans la réalité, Le Revenant Mishà vivra, dix ans plus tard, une rupture amoureuse, se fera rabattre dans la Cité dolente par une prostituée enchaînée à une bande organisée de grande ampleur, avant d'aller en enfer, posera cette question à ses bourreaux : « On verra, de l'amour ou de l'argent, qui des deux est le plus fort » .
Daisymoon, cette pièce écrite en 2010 montrent comment deux personnages (clochards célestes) jouent avec les mots et leurs sonorités pour jouer à cache cache avec la mort et échapper à leur échéance matérielle. Elle pose la question de la vengeance versus la justice des hommes. Question qui se posera pour Mishà quelques années plus tard alors qu'après avoir reconnu cinq de ses dix agresseurs ils seront relaxés par le justice
Ainsi Chaque fragment de pièce comme prophétie de la vie et des événements à venir. Comme pour préparer le protagoniste Revenant à surmonter les étapes qui l' attendent dans sa quête de vérité.
Les extraits littéraires : La Divine Comédie de Dante (Enfer, Purgatoire, Paradis).
Proust dixit, de Claudia jacobi (S. Doubrovsky, C.M Gaïte, Walter Siti) ;
Les extraits médicaux : Service de réanimation de l'Hôpital d'Orsay USIN V , chirurgienne, anesthésiste, radiologue, psychiatres, pneumologue, psychologue. Médecine légal de l'Hôpital D' Evry ; docteur petit. Les extraits des rapports psychologiques : rapport psychiatre, rapport psychologue
Les extraits juridiques : tribunal correctionnel de grande instance d’Évry ; Police procès verbal d'enquête Extrait du dossier pénal ; Extrait du rapport de l'expert judiciaire M. Fineltain. (Cf scans en annexe) , extrait de l'enquête de Police , ordonnance du Procureur, ordonnance du juge…
Les extraits scientifiques : passages des essais des Professeurs Psychiatres Bruno Millet (spécialiste des agressions criminelles et des psychotropes) et Alain Brunet (spécialiste des chocs post-traumatiques) :
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LA POST ELECTROSHOK BEAT :
Les textes sont éparpillés sur scène comme un tapis patchwork, un puzzle, ce qui correspond au collage intertextuel du ma Certains sont dit en live, d’autres enregistrés sont diffusés par les dictaphones. L’intertextualité semi improvisée raconte l’histoire initiale de chaque protagoniste. L’histoire du Revenant et l’histoire du Possédé sont racontés par les mots du passé et les mots empruntés à d’autres. Leur propre histoire ne leur appartient plus, ils la mettent dans les mains de leur musique. Ces morceaux de textes éparpillés sont le tapis volant qui mènera Mishà et Hant à découvrir l’énigme.
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Cette matière textuelle, ces extraits de textes, poétiques, théâtraux, judiciaires, juridiques, scientifiques, littéraires sont piochés sur le plateau de façon aléatoire. Mélangés à la musique ils se répondent et répondent aux sons qui répondent eux même au sens. Ils fusionnent et provoquent des coïncidences, des incidences, des connivences, des accidents, des néologismes et des homophonies. Cette matière sonore est enregistrée, puis mise en texte. Cela donne les didascalies « post electroshok beat » (cf : annexes). Ces didascalies sont le « manuscrit-partition » des vingt deux spectacles. Elles sont dites par dessus les morceaux enregistrés (cf. extraits des morceaux enregistrés dans les clefs USB qui sont des échantillons des spectacles). Les master « cut » (cf. clef USB) ainsi que tous les instruments cités plus haut dans la note sont utilisés parcimonieusement et de manière improvisée par dessus les morceaux enregistrés pour jouer à nouveau avec les connivences et les homophonies.
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Il y a le matériel, les instruments de musique, les machines, les mallettes, les câbles, les papiers déchirés au sol, les deux protagonistes, le tapis et l’immatériel, l'ambiance colorée, la bioluminescence et après des éléments qui peuvent-être les deux. La radio, le tourne disque comme objets sonores et ou images. Tapis volant non identifiable... sable par terre partout... vidéo projeté Doré, Blake, Colas... Vidéo grans espaces paysages... mer espace montagnes rivières... corps humain Léonard de Vinci, croquis fleuve veines sang eau soleil le sable se transforme en neige vidéoprojection au plafond sur le sol sur les murs les spectateurs installés comme sur la plage aux seychelles dans la neige dans les étoiles dans la terre... Aladin Petit Prince... Petit coucou... Navire spatial on avance tous ensemble on explore l'univers tous dans la même direction... fakir... cloche + boite + boule de Cristal + Tapis volant + Lampe d'Aladin + Mini piano + Boite à musique + Masque de fer + Papiers déchirés + Poèmes déchirés + Plumes + Horloge numérique + grands espaces + Stan smith + Black B + Blouson brûlé + Jean déchiré + Bracelet hosto + Perfusion + Seringue + Capteurs sonores
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Les chaussures blanches (tennis blanches) : pour celui qui se sera fait agresser par une bande organisée, elles seront l’objet qui l’aura sauvé. L’objet qui lui aura servi à faire du sport, à développer son corps et sa capacité de survie et donc à résister à la barbarie. Le tennis comme exemple de résistance physique et psychique, comme leçon de fairplay ultime face à la mort. Le tennis comme art martial suprême. La blancheur (bioluminescence) des Stan Smith se refléteront dans la Cité dolente et silencieuse. La bioluminescence : Tout se déforme.
La lumière vivante Survire dans le noir En faisant de la lumière Mettre la bioluminescence
A notre service Les poissons clignotent Insubmersible Le Théâtre es t Un rat de labo Là pour la science Un photophore Bioluminescence Sous marine Poisson vipère Harnaché de
Lumière Organe Lumineux Des fusées Des chaînes de méduses Des lanternes japonaises Des méduses Aux allotueries Partie de cache cache Utiliser la luminescence De la lumière
Écrire dans le ciel Avec de la lumière
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